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  • Photo du rédacteurMarie Arnoult

Lettre ouverte : face à cette mascarade, trouver une nouvelle façon d'Être au monde.

Je ne sais pas exactement par où commencer mes mots, ni la teneur qu'ils auront, je sais juste que j'ai besoin de poser quelque part mes réflexions sur cette période bien étrange.



Depuis plusieurs mois des études et analyses ont mis en lumière l'impact des mesures liées à la pandémie sur la santé mentale de la population.


Tous les pays qui ont mené ce genre d'enquête sont arrivés plus ou moins aux mêmes conclusions : l'impact psychologique des mesures sanitaires et le caractère anxiogène de la situation ont aggravé la santé psychique d'un grand nombre d'individus.


Les plus fragiles ont vu apparaître des symptômes de type post-traumatiques, et ceux qui souffraient déjà de troubles psychiatriques ont été encore plus touchés.

Parmi les pays ayant tiré ces conclusions, 89% ont déclaré que la santé mentale ferait partie des plans nationaux. Pourtant, seuls 17% d'entre eux ont engagé un financement à cet effet.



Santé mentale et pandémie : où en est-on ?


La pandémie a eu des effets délétères sur l'économie et la santé physique de milliers de personnes, mais parle-on suffisamment de la santé mentale ? Les cas de dépressions, de suicides et d'anxiété généralisée sont en constante augmentation.


En France, les violences conjugales ont augmenté de 30%. Est-ce seulement la "faute" à la pandémie ? Au manque de contact ? Ou plus spécifiquement à l'incapacité de s'adapter à une situation inédite qui ne permet aucune sécurité émotionnelle ?


Nous vivons tous une période étrange, face à laquelle nous réagissons également de manière différente. Mais ce qui est certain, c'est qu'on ne peut rester indifférent. La raison est d'abord causée par la gestion médiatique :


« L’une des principales caractéristiques de cette pandémie est la masse d’informations associée à une évolutivité inégalée des informations, que ce soit de la part des experts scientifiques, médicaux, des décideurs ou entre pays » (équipe de chercheurs en psychiatrie, revue de l'Encéphale)

A cette cacophonie, nous pouvons ajouter la peur pour sa santé et/ou celle de ses proches, la crainte de perdre son emploi, le manque de relations sociales, l'isolement, les menaces étatiques incompréhensibles, les facteurs prédisposants aggravant (addictions, troubles préalables, pathologies... )


Depuis le mois de mars, l'agence de sécurité sanitaire de Santé Publique France (SpF) suit et analyse la santé mentale de plusieurs milliers de français.es. L'objectif est de rendre compte des troubles anxieux et leur évolution. Certaines régions semblent avoir été plus touchées, et ce, dès la fin du mois de mars (troubles anxieux pour au moins 30% des répondants en Ile de France). (Source : Enquête Coviprev (Santé Publique France)



Né.es dans un pays où l'accès aux soins semble banal


Ma génération, celle de nos parents, voire également grands-parents, n'a jamais vécu dans la crainte de manquer, dans la peur d'une contamination, ni dans le sentiment de subir des lois liberticides.

  • En cas de virus, nous avons normalement toujours eu accès à des médicaments.

  • Pour les maladies les plus graves, nous sommes en théorie déjà tous vaccinés.

  • Les soins de santé sont faciles d'accès, même pour les plus démunis.

  • Nos frais médicaux sont pour la plupart quasi-nuls comparé au coût réel engendré

Seules certaines maladies (génétiques, rares, auto-immunes…), certaines MST (comme le SIDA) et les pathologies dégénératives (vieillesse, perte d'autonomie, Alzheimer) ne bénéficient pas (encore) de remède "miracle".


Si toi aussi tu as grandi en France, tu as probablement toujours eu accès à des soins de bonne qualité. Qu'il s'agisse d'une fracture bénigne ou d'une opération plus complexe, la perspective d'être laissé mourant n'a jamais été envisageable.


À tel point que la santé est devenu un état semblant inhérent à notre quotidien. Banalisé.


En février, lorsque les bruits d'une pandémie de grande envergure se profilaient, nous n'y avons pas cru. Face à nous, citoyen.nes. dociles et manipulables, notre gouvernement supposé "exemplaire" n'a eu cesse que de jouer la politique comme une partie de tennis, Federer en moins.


Masque, pas masque, aide, pas d'aide, lits, pas de lits, mortel, inoffensif, vaccin, pas vaccin, chloroquine, tout va bien, rien ne va plus…


La désinformation de masse et le brouhaha médiatique en ont remis une couche sur le stress ambiant. Les réseaux sociaux sont devenus une terre sauvage où pullulent théories complotistes, publications de scientifiques improvisés et rumeurs toujours plus farfelues. Et plus c'est gros, plus cela nous semble probable, au point où on en est.


En mars, la réalité ne pouvait plus être niée, à notre domicile nous fûmes assignés. J'avais déjà longuement analysé et observé les tenants et aboutissants du confinement sur mon podcast Sois Sage et Parle Fort (à retrouver ici pour la partie 1 et ici pour la partie 2).


Pour beaucoup, cela fut une vraie torture que d'être contraint dans la liberté d'aller et venir. Certain.es ont vécu leurs premières crises d'angoisses, d'autres ont pu se laisser aller à une paresse rarement tolérée dans notre société qui loue la performance.


Avons-nous été égaux dans notre manière de vivre cette période ? Bien-sûr que non, pour des raisons évidentes, de métier, d'âge, de niveau de vie, de situation personnelle, de statut social ou encore de lieu de vie.


Qu'en est-il du bilan intérieur plusieurs mois après ?


Nous sommes fin octobre, et le petit virus est devenu une sorte "détraqueur" invisible et aspirant toute forme de joie, de lumière et de vie.

Le détraqueur, c'est cette créature issue du monde de Harry Potter, invisible à l'œil nu qui aspire sur son passage toute l'énergie vitale des individus. Métaphore étrange, je te l'accorde, mais c'est un peu cela, finalement.



Nous sommes fin octobre, et je passe désormais 90% de mon temps physiquement seule.

  • Je passe 4 jours sur 5 en télétravail, à écrire dans le silence de mon appartement.

  • J'évite les lieux bondés au maximum

  • J'ai du prendre quelque chose comme 3 cafés en 3 mois avec des ami.es

  • Je porte un masque dès que je sors de chez moi

  • Je me lave les mains autant que je peux y songer

  • Je respecte les règles de distanciation

  • Je n'ai pas été en contact avec plus de 5 personnes peut être depuis plusieurs mois (et toujours les mêmes)

  • Je n'ai pas vu mes proches depuis cet été

  • Je fuis les centres commerciaux (ça tombe bien pour le coup, je déteste les lieux bondés)


Bref, j'hiberne.


Je ne dis pas que c'est la solution parfaite et je me contrefous d'être "exemplaire". Cependant, je me sens responsable, à mon échelle, de faire ce que je semble être bon.